Eboué: « Je suis toujours un amoureux d’Arsenal. »

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Emmanuel Eboué admet qu’il est toujours « amoureux » d’Arsenal et qu’il est impatient de revenir disputer l’Emirates Cup cette semaine.

Le défenseur ivoirien a passé 6 ans dans le nord de Londres, devenant une véritable idole pour les supporters grâce à ses performances de haut-vol et sa personnalité attachante.

Le joueur de 30 ans a été transferé au Galatasaray il y a deux ans mais révèle qu’Arsenal a toujours une place à part dans son coeur.

« Je suis toujours en contacts réguliers avec certains joueurs, comme Bacary Sagna et Abou Diaby par exemple. Et parfois aussi avec Arsène Wenger. » explique Eboué dans le programme officiel de jour de match.

« J’essaie toujours d’avoir des nouvelles du club car je reste un grand supporter. Je suis un joueur de Galatasaray désormais mais je suis toujours un amoureux d’Arsenal et je regarde constamment leurs matchs. Le club a toujours été bon envers moi et je n’ai jamais eu de problème avec qui que ce soit. Mon seul jour noir avec le club fut ce match contre Wigan mais c’est une chose pour laquelle il faut être paré lorsque vous êtes un joueur de football. Je n’oublierai jamais Arsenal ou ses supporters et je suis impatient de les revoir. Je suis tellement excité de disputer l’Emirates Cup! J’étais en vacances lorsque je l’ai appris, un de mes amis m’a téléphoné et m’a dit: « Manu, tu es au courant que tu vas disputer l’Emirates Cup contre Arsenal? » Je ne pouvais pas y croire. Je suis impatient de voir mes anciens partenaires, le staff et bien évidemment les supporters. Ils m’ont tellement donné et cela va être une expérience formidable. »

#Max (via arsenal.com)

Arsène Wenger: « Les jeunes savent qu’ils peuvent avoir leur chance ici. C’est l’une des plus grande force d’Arsenal. »

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Le manager d’Arsenal a participé à un « questions-réponses » vendredi dernier devant un groupe d’investisseurs locaux en marge de la tournée asiatique du club. Le Français a tenu à souligner l’importance de la politique du club, à savoir recruter les meilleurs jeunes du globe et sur la façon d’en faire des joueurs de haut-niveau. Il a également donné son point de vue sur l’évolution des problèmes d’égos dans le football moderne et sur les ingrédients nécessaires selon lui pour constituer une équipe de vainqueurs.

 

Comment Arsenal parvient à dénicher les meilleurs talents dans un marché aussi compétitif et mondialisé?

L’une de nos forces, c’est que les jeunes joueurs savent qu’ils auront une chance ici. Mais il faut également qu’ils possèdent l’ambition nécessaire.

 

Mais de quelle ambition parlez-vous? Comment savoir si un joueur est ambitieux? Comment les maintenir motivés?

Et bien pour moi, une personne motivée est quelqu’un capable de rassembler les ressources nécessaires pour atteindre un objectif. Par exemple, ce matin je suis partir courir dans Saitama, mais je n’arrivais pas retrouver mon chemin. Je voulais retourner à l’hôtel mais je n’arrivais pas à retrouver le chemin. Et bien, je suis resté très motivé et peu à peu, j’ai retrouvé la route.

Et cela prouve quoi?

Cela démontre que la motivation est essentielle mais pas suffisante. Vous avez également besoin d’une certaine logique dans votre ambition et c’est également ce qu’on essaie de définir en chaque joueur. Selon moi, c’est une qualité sous-estimée. J’aurais très bien pu me dire: « Bon, je n’arrive pas à trouver le chemin du retour donc je vais voir si je peux prendre un taxi. » Mais parce que je suis un sportif, je n’ai pas choisi de chercher un taxi car je voulais vraiment retrouver mon chemin et ce, peut importe le temps que cela prendrait. Donc j’ai continué à courir. C’est ce que je veux dire lorsque je parle de logique de motivation, de la force d’ambition. Lorsque vous regardez les gens qui réussissent, vous vous rendez compte que ce ne sont pas des gens motivés mais qui possèdent une logique de construction. Vous trouverez plein de personnes qui commencent un régime le 1er janvier. Certains arrêtent mi-janvier, d’autres mi-juin et d’autres qui persévèrent. Nous sommes intéressés par ceux qui persévèrent car c’est ce qui fait un sportif accompli. Cela ne veut pas forcément dire que les sportifs accomplis sont des gens heureux, mais cela prouve qu’ils demeurent déterminés et qu’ils sont prêts à dépasser leurs limites pour réussir. C’est ce genre de joueur qui nous intéresse. Des gens qui sont très exigeants avec eux-mêmes et avec les autres depuis longtemps. Cette ambition caractérisée est applicable au football, au business et à tout autre chose de la vie.

Mais ou cherchez-vous ce genre de talent?

On cherche partout dans le monde. C’est aussi simple que cela. J’ai passé beaucoup de temps dans ce milieu et je pense toujours que c’est un petit miracle la façon avec laquelle ce sport s’est mondialisé aussi rapidement. Aujourd’hui, lorsque quelque chose se produit à Londres, ils sont au courant à Saitama dans la minute. Donc cela prouve qu’Arsenal est un club de dimension internationale et nous sommes intéressés par le talent du monde entier. Cette planète n’est pas si grande. Auparavant, un jeune garçon de Saitama n’avait aucune chance de devenir un joueur de classe internationale mais aujourd’hui, il en a la possibilité. Car s’il possède le talent et la détermination nécessaires, il peut avoir sa chance quelque part et c’est ce que nous essayons de faire. Nous essayons de dénicher des joueurs qui possèdent le talent et l’envie partout dans le monde mais malheureusement dans le football, il y a plus de place pour l’argent que pour le talent.

Comment parvenez-vous à nourrir un talent pour en faire un joueur de classe mondiale?

Je pense que l’une des meilleures choses du métier de manager est le fait de pouvoir influencer des vies de manière positive. C’est le principe basique du manager. Lorsque j’y parviens, j’en suis très heureux. Ce n’est pas la partie la plus importante de mon métier, qui consiste surtout à gagner le samedi après-midi mais cela reste une partie importante. Dans un monde ou il n’y en a que pour les stars, il est important de pouvoir dire aux joueurs: « Tu n’es pas encore une star mais tu peux le devenir et je vais te donner ta chance. »  A Arsenal, nous sommes fiers de le faire et nous nous sommes battus contre la politique d’engager uniquement des stars. Il faut savoir qu’une star fut à un moment donné un inconnu qui avait du talent. Nous voulons être le club qui peut donner une chance à ce garçon.

Vous travaillez avec des sportifs les mieux payés de la planète donc comment parvenez-vous à gérer les égos dans votre métier?

Vous me demandez si les égos sont importants? Oui. Vous devez savoir qu’une personne, toute star mondiale puisse-elle être, est prête a vous parler si cela sert à ses besoins. Pour lui, la condition première est de vous tester pour savoir si vous allez répondre à ses attentes. Si le manager est capable de faire de lui le joueur qu’il souhaite être. Malheureusement, dans le management, vous ne pouvez pas faire semblant trop longtemps. Lorsque vous avez un groupe de 30 joueurs, ils détectent très vite vos faiblesses. Donc le moment de vérité, c’est quand la personne est en face de vous. Elle vous observe et puis essaie de savoir si vous pouvez l’aider. S’ils pensent que vous êtes la personne qui peut les aider, ils vous respecterons. La prochaine étape pour eux est de savoir s’ils sont dans une équipe qui peut les aider à réussir. Nous avons rencontré ce problème lorsque nous traversions des restrictions financières. Pour certains joueurs, nous n’avions pas assez de stars pour réussir aussi vite qu’ils l’auraient souhaité. C’est évidemment un des nombreux problèmes auquel il faut faire face dans notre métier.

 

Est-ce que votre idée du football s’appuie uniquement sur les résultats sur le terrain?

Un manager est un guide. Il prend en charge un groupe de personnes et vous dit qu’il peut faire de ce groupe un succès et montrer la voie. Mais d’abord, il faut avoir une idée bien précise de ce que vous voulez. Il faut absolument avoir un concept précis et le rendre compréhensible afin que les joueurs travaillent avec vous et ce n’est pas évident. C’est pourquoi ce fut très intéressant pour moi de travailler au Japon car il faut rendre vos idées aussi claires que possible et savoir s’adapter aux chocs culturels. Et parfois, il faut savoir conserver ses propres idées en dépit des résultats du terrain.

Y a-t-il une différence entre le management footballistique et celui du business?

Pas vraiment. La seule différence, c’est que dans les affaires, la plupart du temps vous gérez des gens qui possèdent une certaine maturité. En football, vous gérez des personnes de 18, 19, 20 ans. Les responsabilités sont plutôt lourdes pour eux. On oublie que ces joueurs doivent être performants face à une énorme pression populaire, face à 60 000 personnes avec de réelles responsabilités afin de gagner les matchs. Je ne sais pas comment j’aurais pu affronter tout cela si j’avais 20 ans, si j’étais riche et reconnu mondialement. C’est compliqué à gérer. C’est la principale différence entre le management du football et des affaires. L’autre grosse différence est que vous pouvez travailler dans un bureau, être à 70% de votre potentiel et travailler correctement. Vous ne pouvez pas être à 70% de vos capacités et bien jouer lorsque vous êtes footballeur. Et c’est d’ailleurs ici que le bât blesse. Un joueur devenant plus faible peut vous couter un match et les joueurs le savent. C’est à partir de la que la pression commence à poindre. Chaque minute de chaque jour, un footballeur se teste, ce qui met son corps sous pression car vous savez que vous pouvez être performant dans un match uniquement en étant à 100%. Regardez le Tour de France. Chris Froome gagne mais il peut tout perdre en un jour, juste en passant une mauvaise journée au bureau. [Parallèle football/business ndlr] C’est ça le sport de haut niveau.

Y a-t-il un marché en Europe pour les joueurs japonais?

En tant que manager, c’est un rêve d’avoir un joueur japonais. Si vous lui dites de faire 10 tours de terrain, vous n’aurait même pas fini votre phrase qu’il aura déjà commencé à courir. En Europe il faut convaincre le joueur qu’il doit faire 10 tours de terrain.

Quels sont les ingrédients d’une équipe victorieuse?

Vous ne pouvez pas avoir de point faible. Il vous faut des joueurs sachant faire la différence. Il faut une équipe capable d’empêcher l’autre de marquer donc il vous faut un bon gardien et une bonne défense, de plus, il vous faut marquer. Vous avez besoin d’un joueur qui passe le ballon, un meneur de jeu, à un qui sait marquer, le buteur. Lorsque vous avez un joueur qui sait donner des passes décisives, vous avez toujours une chance de remporter les matchs. Le reste est basé sur le travail d’équipe et l’attitude.

Comment gérez-vous le fait d’avoir une équipe multiculturelle?

En créant une culture propre à nous-mêmes. J’ai vécu des saisons avec des joueurs de 18 pays différents. Par exemple, être à l’heure ne signifie pas la même chose pour un Japonais que pour un Français. Lorsqu’un Français arrive avec 5 minutes de retard, il pense qu’il est encore à l’heure. Au Japon, 5 minutes avant l’heure prévue, c’est trop tard. Cela signifie qu’il vous faut créer une nouvelle identité et savoir comment nous devons tous nous comporter afin de créer une culture à part entière. Ainsi, lorsque quelqu’un dépasse les limites, vous pouvez dire : »Attends mon ami, ce n’est pas ce qui était prévu. » Donc il est primordial d’avoir des règles établies que tout le monde accepte.

Avez-vous une méthode précise pour remonter le moral des troupes lorsqu’il est en berne?

Nous vivons dans une époque ou tout le monde vous dit ce que vous n’avez pas. La plupart du temps, je préfère faire attention a ce que mon équipe et mes joueurs possèdent. Personne ne possède toutes les qualités dans la vie mais ce qui est bon, c’est que nous pouvons tous réussir sans avoir toutes les qualités possibles. Les joueurs ne devraient pas oublier les qualités qui leur font défaut.

 

Dans les affaires, beaucoup de choses dépendent des objectifs personnels à atteindre et pénalisent souvent ceux qui ne remplissent pas ces objectifs. Qu’en pensez-vous?

La réussite dans la vie est un équilibre entre l’aboutissement personnel et le travail avec les autres. L’Occident est totalement focalisé sur la réussite personnelle, il vous faut réussir, peu importe la manière. Même si pour cela, il vous faut anéantir vos partenaires ou tricher un peu, l’important est de réussir sur le plan personnel quel que soit le prix. La culture japonaise est davantage basée sur le travail en équipe. Votre réussite est basée sur votre capacité à vous intégrer à l’état d’esprit collectif de votre entreprise. Et parfois, cela vire à l’excès car les performances individuelles sont totalement oubliées au profit d’une réussite collective. Mais en Europe, nous sommes à l’extrême, le sens du travail avec les autres a dramatiquement disparu. La satisfaction est un équilibre des deux notions. C’est ce que prouve une équipe sportive. Un bon footballeur devrait se sentir en mesure de s’exprimer mais également d’être utile au groupe. Si l’un des deux manque, il ne sera jamais heureux complètement. C’est la magie du sport collectif.

Comment gérez-vous ceux qui n’atteignent pas leurs objectifs?

S’ils sont contre-performants, notre plus grand pouvoir est de mettre le joueur sur la touche. L’une des grosses difficultés de ce travail est que nous avons 25 joueurs qui se battent pour jouer le samedi et que le vendredi soir, il y en a 14 qui ne jouent pas. Le lundi suivant, il faut leur dire : »C’est reparti, tu as une nouvelle chance. » C’est ce qui rend notre travail si difficile.

#Max (via dailymail.co.uk)

Pourquoi Arsenal est un modèle pour tous les autres clubs européens ?

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Pour beaucoup, Arsenal est devenu un club mineur en Europe, un club sur le déclin, à des années lumières des Chelsea, Manchester United et Manchester City. En réalité, c’est totalement faux. A l’époque où les propriétaires milliardaires se multiplient en Europe et faussent totalement le jeu en déréglant le marché (sous le règne des Qatariens, le Paris Saint-Germain est passé du statut d’éternel outsider en Ligue 1 à celui d’un potentiel Champion d’Europe et Monaco, contrôlé par le Russe Dmitri Rybolovlev, tout juste promu en L1, s’est attaché les services de Falcao et est considéré comme un des favoris pour le titre de Champion de France ce qui est certainement une première dans l’histoire du football contemporain). Arsenal a choisi une voie totalement différente. Une voie que nombre de fans de football ne comprennent pas. Arsenal est en avance sur son temps, comme depuis 16 ans (17 bientôt) à vrai dire et l’arrivée d’Arsène Wenger à la tête du club. AFC vous explique pourquoi.

Un entraineur visionnaire

L’élément déclencheur est son arrivée en septembre 1996. Cet homme, inconnu en Angleterre et qui s’est exilé au Japon après avoir été limogé de son poste à Monaco, ne fit pas l’unanimité en Angleterre. Bien au contraire. A l’époque, la presse sportive anglaise titrait « Arsène Who ? ». Mais ce Français aux allures de professeur des écoles, pour reprendre l’expression de Tony Adams, révolutionna le football anglais par des idées novatrices pour l’époque. La légende de celui que la presse surnomme « Le Prof » peut prendre désormais racine.

En arrivant à Arsenal, il changea radicalement l’approche footballistique de l’équipe et du club. Il passa d’un système à vocation défensive (le fameux 3-5-2 de Graham) à un 4-4-2 plus offensif. En dehors du terrain, il changea l’approche que les joueurs avaient du football. Les entrainements furent raccourcis, tout en accentuant le travail foncier et redonner une bonne condition physique aux joueurs. Pour compléter son dispositif, il changea aussi la diététique. Changeant l’alcool des joueurs par de l’eau, les obligeant à se nourrir sainement et en adéquation avec leur condition de sportif de haut niveau. Le symbole de ce changement n’est autre que Tony Adams que Wenger réussit à sortir de l’alcoolisme et par la même occasion à prolonger sa carrière de quelques années. On peut également citer Paul Merson, que l’Alsacien aida aussi. Steve, Bould, alors sous les ordres du Français, confirma que la méthode Wenger était la bonne et qu’il se sentait « dans la meilleure forme de sa carrière » grâce à Arsène Wenger.

A son arrivée, cette défense d’Arsenal était considérée comme vieillissante, sur le déclin, mais l’expérience de ces joueurs associée à une condition physique digne d’un professionnel permit à Arsenal d’asseoir de nouveau sa domination en Premier League. Devant les résultats spectaculaires de ces méthodes, jusqu’alors boudées en Angleterre, elles furent toutes copiées.

De nos jours, tout le monde connaît la société Opta, spécialisée dans la création de contenus sportifs et qui fournit un champ illimité de statistiques. Tous les entraîneurs, les clubs et surtout les médias puisent leurs connaissances dans le savoir de ces génies des stats depuis 1996 mais cela a pris beaucoup de temps. Arsène Wenger, au contraire, est un universitaire (licencié en Sciences Economiques) et a toujours été passionné par les maths, les chiffres. Il a commencé à utiliser un logiciel informatique dès la fin des années 1980 pour gérer son effectif. Répondant au nom de Top Score, ce logiciel, créé par un ami du Français, lui permettait de consulter les performances de ces joueurs en match, via des notes. Reprise dans la magistrale oeuvre de Simon Kuper et Stefan Szymanski (*), la citation de Wenger vaut son pesant de cacahouètes: « La plupart des joueurs qui avaient de très bons scores ont eu de grandes carrières ». Comment diable a-t-il vu en Thierry Henry et Patrick Vieira des futures stars mondiales alors que les deux croupissaient en Italie ? Et il y en a à la pelle des exemples dans le genre ! De par l’utilisation quasi-universelle des statistiques, on ne peut que saluer le génie visionnaire de Wenger.

Aujourd’hui tous les clubs professionnels appliquent ces mêmes méthodes. Mais ces résultats ne furent pas le seul facteur de la réussite d’Arsène Wenger.

Une philosophie nouvelle

« Au début, j’ai pensé : Qu’est-ce que ce Français connaît au foot ? Il porte des lunettes et ressemble à un instituteur. Il ne peut pas être aussi bon que George Graham. Et parle-t-il seulement l’anglais correctement ? » T. Adams

Ce qui caractérise Arsenal depuis l’arrivée d’Arsène Wenger est le jeu. Le Français transforma le « Boring Arsenal » qui termina à une anonyme 12ème place en 1994-1995 (derrière Tottenham, la dernière fois à ce jour) en une machine à jouer et à plaisir. Radicalement tournée vers l’offensive, cette philosophie permit à Arsenal de retrouver le top 4 dès la première saison de Wenger et un premier doublé FA Cup – Championnat en 1998. Le spectacle apporté chaque weekend fit très rapidement oublier le « Boring Arsenal » et devint très rapidement la marque de fabrique des Gunners. Peu important l’adversaire ou le résultat, en regardant Arsenal, on était à peu près certain de voir du beau football et de prendre du plaisir.

S’inspirant très largement du football total de l’Ajax Amsterdam et Crujff, le manager français mit en place un système de jeu offensif, très vertical, laissant une totale liberté d’action à ses joueurs dans les trente derniers mètres. Cette liberté offerte s’inscrit dans la volonté d’Arsène Wenger de produire un jeu pur, imprévisible, instinctif.

A l’entrainement, tout est fait pour que chaque joueur sache instinctivement ce que fera son coéquipier dans telle ou telle situation. Le but est qu’une fois que les joueurs ont intégré cela, le jeu s’accélère et que l’équipe joue à une ou deux touches de balle maximum. La philosophie de Wenger peut se résumer en quatre mots : « vista, mouvement, rapidité et fluidité. »

De plus, connaissant les difficultés d’adaptations des nouvelles recrues à la Premier League, le Français met en place des séances quelque peu particulières afin d’aider les recrues à s’adapter. Ces séances où « tout est permis » permettent aux recrues d’appréhender ce qui les attend sur les pelouses du championnat. Ce qui, contrairement à la croyance populaire, montre qu’Arsène Wenger ne base pas ses séances d’entrainement simplement sur des exercices techniques au préjudice des aspects physiques et tactiques. Demandez à Thierry Henry comment il a été accueilli par Tony Adams, Nigel Winterburn, Martin Keown et Steve Bould !

Wenger n’est pas réputé pour être un tacticien hors pair comme peuvent l’être José Mourinho mais c’est un véritable meneur d’homme capable de tirer le meilleur de ses joueurs. Sa confiance indéfectible en ses joueurs rassure ses hommes et leur permet de donner le meilleur d’eux même et de prendre des décisions par eux-mêmes sur le terrain. Lors des causeries de matchs, le Français n’est pas le genre à élever la voix mais il possède cette force de conviction qui remobilise une équipe, qui rassure des joueurs. Cependant, Arsène Wenger a prouvé à de nombreuses reprises qu’il n’était pas qu’un simple meneur d’homme mais aussi un fin tacticien.

Au fil des années, le Français a adapté son plan de jeu à ses joueurs, passant du 4-4-2 au 4-5-1, au 4-3-3 et au 4-2-3-1 pour coller au mieux aux forces de son effectif (voir article sur l’évolution tactique). Il s’est d’abord appuyé sur Ian Wright et des ailiers rapides pour faire la différence. Ensuite, il a construit une équipe autour du duo Bergkamp-Henry afin de le faire briller. Et en 2011-2012, il a construit une équipe pour faire briller Robin van Persie. S’il n’était pas fin tacticien, nul doute qu’il n’aurait pas pu battre le grand Barça en gardant son propre jeu, il n’aurait probablement pas non plus pu battre le Bayern Munich ou même terminé une saison invaincu avec Arsenal. A chacun de ces matchs là, Wenger a su trouver la solution pour apporter de la cohésion à son système malgré les machines à gagner qu’Arsenal a dû affronter. Par exemple, au match retour à Munich, il a su repositionner Wilshere plus bas afin de perturber le pressing bavarois et offrir plus de fluidité et de solution dans l’organisation du jeu.

Une académie performante

Cette philosophie n’a pas été seulement appliquée à l’équipe première. Elle imprègne aujourd’hui le club tout entier. S’inspirant du modèle de l’Ajax Amsterdam, Wenger a imposé, dès les classes les plus jeunes de l’académie, le même système de jeu que l’équipe première. Ainsi, les joueurs issus du centre de formation intégrant l’équipe première connaissaient déjà la philosophie et n’ont pas besoin de temps d’adaptation.

Comme à son époque à Monaco, Wenger s’est forgé une réputation de découvreur de talent. Pendant ses premières années à Arsenal, il recruta des joueurs tels que Thierry Henry, Patrick Vieira, Kanu, Nicolas Anelka, etc.. Mais avec les modifications des règles en Premier League, à savoir, l’obligation d’avoir au moins 8 joueurs ayant passé au moins 3 ans en Angleterre avant 21 ans, Wenger a dû se tourner vers la formation au sens pur du terme. Avoir un centre de formation performant devint une nécessité. Cela le devint d’autant plus avec la construction de L’Emirates Stadium qui a nécessité de gros sacrifices financiers de la part d’Arsenal. Ce pari pour l’avenir, incarné par Jack Wilshere, est un travail de longue haleine qui commence aujourd’hui à porter ses fruits avec des jeunes à fort potentiel dans les catégories inférieures.

En catégorie de jeunes, aucun résultat n’est réellement exigé. Les exigences se situent en terme de jeu et de compréhension du style de jeu. Les joueurs doivent connaitre parfaitement le style de jeu afin de savoir ce que fera le coéquipier et trouver les meilleures combinaisons. Tout ce travail en amont est fait pour que le jeune qui a sa chance en équipe première s’intègrent de la meilleure des manières à l’équipe première.

Aujourd’hui, l’Académy d’Arsenal commence à atteindre ses objectifs puisqu’elle a permis l’émergence des Wilshere, Gibbs et Szczesny en A et de voir des joueurs tels qu’Olsson, Gnabry, Zelalem, Akpom ou Bellerin pouvoir prétendre, à l’avenir,  jouer un rôle à Arsenal.

Un modèle financier sain

C’est LE but d’Arsène Wenger. Faire d’Arsenal un club sain, qui n’a pas besoin de propriétaires richissimes pour fonctionner. Ces huit dernières années, depuis la construction de l’Emirates Stadium, ont été extrêmement dures pour le Français. Ce choix, aussi difficile fut-il pour Wenger, est la voie de la raison. Ce choix a d’autant été plus difficile pour le manager français puisqu’il a conduit au départ de David Dein, qui était un de ses amis. David Dein souhaitait emprunter une autre voie. Il souhaitait que le club soit racheté par Alisher Usmanov (Deuxième actionnaire du club aujourd’hui). C’est la raison pour laquelle il a pris la tête de la holding Red & White après avoir quitter son poste. Un véritable coup pour Wenger puisque l’un de ses plus proches amis devint un adversaire. Malgré tout, il conserva le soutien de Danny Fiszman au sein du board. En 2011, juste avant la mort de Fiszman, afin d’éviter la prise de contrôle d’Usmanov et que le projet du club soit réduit à néant, le board a vendu ses parts à l’Américain Stan Kroenke puisque celui-ci a adhéré à la vision du club.

Cette période 2006-2013 a vu Arsenal être obligé de sacrifier ses meilleurs joueurs pour s’assurer un avenir et rembourser sa dette. La raison de ces difficultés se trouve essentiellement au niveau des contrats commerciaux qui, jusqu’à cette année (2013), ne suffisait pas à rembourser la dette et à renforcer l’équipe. Pour preuve, les précédents contrats avec Emirates et Nike s’élevaient respectivement à £5,5M et £7,7M par saison. Un montant dérisoire face aux sommes que le club devait rembourser chaque saison (environ £20M). Le renforcement de l’équipe était donc secondaire afin d’éviter de devoir payer des pénalités en cas de non remboursement des échéances.

Depuis cette année, Arsenal se trouve en meilleure position. Le club a réussis à mettre de l’argent de côté afin de se constituer un petit trésor de guerre pour le recrutement. De plus, le renouvellement et la revalorisation des contrats commerciaux permettent aujourd’hui à Arsenal de regarder l’avenir avec sérénité. Le contrat de sponsoring avec Emirates a été revalorisé de £24,5M et à partir de 2014-2015, le contrat avec Puma rapportera £27,3M supplémentaires par an. Ces contrats, d’une durée plus courte que ses adversaires du top 4, permettront à Arsenal de les renouveler plus tôt et d’obtenir une revalorisation qui offrira plus de moyens à Arsenal. Par exemple, le contrat avec Puma a vraisemblablement une durée de 5 ans alors que pour les concurrents d’Arsenal, ces contrats ont, au minimum, une durée d’au moins deux ans supplémentaires. Grâce à ces années de diète sur le marché des transferts, Arsenal peut aujourd’hui rembourser sa dette et concurrencer les plus grands clubs pour les meilleurs joueurs.

Le début d’une nouvelle dynamique

Dès le mois de juin, le gestionnaire et politicien, Ivan Gazidis, avait laissé de côté ses discours rassurants et prudents pour un discours optimiste et déterminé, expliquant qu’Arsenal pouvait désormais « rivaliser avec n’importe quel club au monde » pour la signature de grands joueurs.

Ces renouvellements de contrats vont permettre de dégager près de £52M supplémentaires par saison et près de £80M si l’on ajoute l’augmentation des droit TV de £30M cette saison. Désormais, Arsenal va s’enrichir chaque saison, permettant ainsi à Wenger de recruter à la hauteur de ses ambitions et du standing d’Arsenal. C’est là où l’offre pour Suarez est exceptionnelle de la part du manager français. Jamais, il n’a dépassé les £16M dépensés pour faire venir Arshavin. De plus, s’attaquer au meilleur joueur d’un rival démontre toute l’ambition nouvelle et la confiance qui habite Arsène Wenger concernant l’avenir.

Aujourd’hui, compte tenu de la jeunesse de l’effectif d’Arsenal et du potentiel qu’il contient, ainsi que de la nouvelle puissance financière du club, les Gunners deviennent une équipe attractive pour les meilleurs joueurs. Le plus dur est de signer la première grosse recrue. Le reste suivra et le succès aussi. Et cela, on le devra à Arsène Wenger.

#Yann